Le 10 septembre 2025, la représentante Dina Titus du Nevada a échoué dans sa tentative de rétablir la déduction complète des pertes de jeu, en essayant de la faire passer par la Loi d’Autorisation de la Défense Nationale (NDAA). Le Comité des Règles de la Chambre, à majorité républicaine, a rejeté sa proposition d’ajouter la loi Fair Accounting for Income Realized from Betting Earnings Taxation (FAIR Bet) au budget de la défense pour 2026. Ce revers symbolique met une fois de plus en lumière les défis auxquels est confrontée la législation visant à réformer la fiscalité des jeux de hasard aux États-Unis.
Depuis longtemps, Dina Titus plaide pour un changement des règles fiscales, insistant sur le fait que les joueurs devraient pouvoir déduire la totalité de leurs pertes sur leurs déclarations d’impôts. Elle est convaincue que cette mesure permettrait de capter des flux financiers importants et de rendre l’environnement fiscal plus équitable pour les joueurs. « Les joueurs professionnels se trouvent souvent désavantagés par un système qui ne reflète pas la réalité de leurs gains nets, » affirme-t-elle souvent dans ses déclarations non officielles.
Historiquement, la législation fiscale américaine sur les jeux d’argent a été conçue pour gérer les revenus perçus par l’État tout en contrôlant le comportement des joueurs. Les règles actuelles permettent aux individus de déduire leurs pertes de jeu seulement jusqu’à concurrence de leurs gains, créant ainsi un déséquilibre pour ceux qui jouent fréquemment ou professionnellement.
Dans un contexte de croissance continue de l’industrie du jeu, qui a vu les revenus bruts des casinos américains atteindre de nouveaux sommets, les discussions autour de la taxation des jeux d’argent deviennent de plus en plus pertinentes. Les casinos ont rapporté plus de 53 milliards de dollars l’année dernière, poussant les décideurs à se pencher sur la manière dont ces fonds sont taxés.
Cependant, les critiques de la proposition de Titus soutiennent que la modification des règles fiscales pourrait encourager le jeu problématique. Selon ces voix, permettre des déductions complètes des pertes pourrait inciter les joueurs à parier au-delà de leurs moyens, aggravant ainsi les problèmes de dépendance au jeu.
D’un autre côté, les partisans de la réforme, comme Titus, voient en cette mesure un moyen de rendre justice à ceux qui considèrent le jeu comme une profession et non comme un simple loisir. D’autres avancent également que le changement pourrait encourager une transparence accrue et une meilleure trace des transactions de jeu, ce qui bénéficierait à l’industrie dans son ensemble.
Même si la proposition a été rejetée par le Comité des Règles, le débat est loin d’être clos. Titus et ses alliés continuent de chercher des moyens de faire avancer cette réforme fiscale soit par une législation autonome, soit en profitant d’autres opportunités législatives. Ils soulignent que le statu quo risque de laisser les États-Unis à la traîne par rapport aux autres pays qui ont déjà adopté des systèmes fiscaux plus modernes et adaptés à la réalité des jeux d’argent.
En attendant, les experts s’interrogent sur les implications économiques potentielles d’une telle réforme. Certains économistes estiment que la modification des règles fiscales pourrait augmenter la fréquentation des casinos et, par extension, générer plus de revenus pour les états à long terme. Cependant, cette vision est contestée par ceux qui craignent une augmentation de l’addiction au jeu et des problèmes sociaux associés.
La situation actuelle met en lumière les tensions sous-jacentes entre régulation fiscale et promotion de l’industrie du jeu. Si le débat semble s’enliser pour l’instant, il est probable que les années à venir verront d’autres tentatives de réforme dans un secteur en constante évolution. Les prochaines élections pourraient également amener de nouveaux acteurs influents dans le débat, susceptibles de changer la donne.
Ainsi, l’échec de la proposition de Titus n’est qu’un épisode dans la longue histoire de la législation sur les jeux d’argent aux États-Unis. Avec une industrie qui continue d’évoluer et de croître, les pressions pour réformer le cadre fiscal ne feront que s’intensifier, rendant le sujet incontournable pour les législateurs à l’avenir.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.