Les députés travaillistes réclament une augmentation des taxes sur les jeux d’argent au Royaume-Uni

Le 26 septembre 2025, Rachel Reeves, Chancelière de l’Échiquier du Royaume-Uni, subit une pression croissante de la part de plus de 100 députés travaillistes exigeant que les entreprises de jeux d’argent soient soumises à des taxes plus élevées. Ces fonds serviraient à financer l’abolition du plafonnement des allocations pour le deuxième enfant. Cette initiative s’aligne sur les propositions avancées par Gordon Brown et l’Institut pour les politiques publiques.

L’idée d’augmenter les taxes sur les sociétés de jeux d’argent intervient dans un contexte où le Royaume-Uni cherche à équilibrer ses comptes publics tout en faisant face à des dépenses sociales croissantes. Le plafonnement des allocations en fonction du nombre d’enfants a été un sujet de controverse depuis son introduction. Le Conseil fiscal a récemment souligné que l’augmentation des taxes sur les jeux d’argent pourrait générer des revenus supplémentaires de plusieurs milliards de livres sterling, des fonds qui pourraient être redirigés vers les familles les plus vulnérables.

Un député travailliste a fait valoir que les entreprises de jeux d’argent réalisent des profits substantiels, et il est temps qu’elles contribuent davantage à la société. « Les compagnies de jeux d’argent profitent des communautés, il est juste qu’elles participent aussi au soutien de celles qui en ont le plus besoin. »

Cependant, les entreprises de jeux d’argent ont déjà exprimé leurs préoccupations, affirmant qu’une hausse des taxes pourrait avoir un impact négatif sur l’industrie. Selon un porte-parole de l’industrie, des taxes plus élevées risquent de pousser les opérateurs vers des juridictions plus favorables, ce qui pourrait, à terme, réduire les recettes fiscales globales du Royaume-Uni. « Le secteur des jeux d’argent est un contributeur majeur à l’économie britannique, et une augmentation des taxes pourrait compromettre cette contribution. »

Le débat sur l’équilibre entre taxation et compétitivité économique est loin d’être nouveau. Les économistes soulignent que si l’objectif est socialement louable, il est crucial de veiller à ne pas étouffer un secteur qui emploie des milliers de personnes. En 2024, l’industrie des jeux d’argent au Royaume-Uni représentait plus de 60 000 emplois et générait un chiffre d’affaires d’environ 14 milliards de livres sterling.

Ce débat fiscal ne se limite pas au Royaume-Uni. D’autres pays européens ont aussi revisité leur politique fiscale concernant les jeux d’argent dans le contexte de l’inflation et des pressions sur les dépenses publiques. La France, par exemple, a récemment augmenté ses taxes sur les jeux d’argent pour financer des projets d’infrastructure.

Malgré les préoccupations des opérateurs, les partisans de l’augmentation des taxes restent convaincus que les bénéfices l’emportent sur les risques. La suppression du plafonnement des allocations pour le deuxième enfant pourrait, à leurs yeux, réduire la pauvreté infantile, améliorer les conditions de vie et alléger la pression sur les familles à revenu faible et moyen.

Un rapport du Fonds de secours pour l’enfance a révélé que la suppression de ce plafond pourrait sortir environ 200 000 enfants de la pauvreté. Les critiques, cependant, continuent de remettre en question l’efficacité de l’initiative, arguant que l’impact économique sur le secteur des jeux d’argent pourrait entraîner des pertes d’emploi et une baisse des investissements.

Le gouvernement est maintenant confronté à un choix difficile : répondre aux appels à la justice sociale tout en préservant la vitalité économique d’un secteur clé. Le débat se poursuivra probablement dans les mois à venir, alors que le Parlement débattra des mesures fiscales à adopter dans le prochain budget.

Les défenseurs du secteur des jeux d’argent insistent sur la nécessité de trouver un équilibre, soulignant que les taxes trop lourdes pourraient nuire à l’innovation et à la compétitivité, et donc, à long terme, à l’économie britannique dans son ensemble. L’industrie espère que le gouvernement prendra en compte l’impact potentiel sur l’emploi et la croissance avant de prendre une décision.

Le débat sur la taxation des jeux d’argent au Royaume-Uni illustre un défi plus large auquel de nombreux pays sont confrontés : comment financer des politiques sociales essentielles sans compromettre la compétitivité économique. Alors que les discussions se poursuivent, il reste à voir si le gouvernement pourra trouver une solution qui satisfasse à la fois ses objectifs sociaux et économiques.