Le 7 novembre 2025, la Commission des Courses et Paris du Territoire du Nord (NTRWC) en Australie, qui sert de régulateur de facto pour les paris en ligne dans le pays, a temporairement mis fin à la pratique d’accepter des cadeaux et des hospitalités de la part des entreprises de paris. Cette décision intervient après une surveillance accrue de la relation entre l’organisme et l’industrie du jeu, alors qu’un nouveau code de conduite est en cours d’élaboration.
Depuis plusieurs mois, la NTRWC fait l’objet de critiques intenses concernant ses liens étroits avec les sociétés de paris. Les cadeaux somptueux et l’hospitalité généreuse offerts aux membres de la commission ont soulevé des questions sur l’indépendance et l’intégrité de l’organisme. Dans ce contexte, la suspension des hospitalités est perçue comme une mesure nécessaire pour restaurer la confiance du public. « Il est crucial que notre régulateur soit non seulement impartial mais aussi perçu comme tel », a-t-on laissé entendre.
Ce développement s’inscrit dans un climat mondial où de nombreux pays resserrent les règles entourant les relations entre les régulateurs et les industries sous leur surveillance. En Europe, plusieurs gouvernements ont déjà pris des mesures similaires pour prévenir les conflits d’intérêts potentiels. Les observateurs du marché estiment que l’Australie pourrait adopter des réglementations encore plus strictes, suivant ces tendances internationales.
Un nouveau code de conduite est actuellement en cours de préparation, destiné à encadrer de manière plus rigoureuse les interactions entre les membres de la commission et les opérateurs de paris. Ce code vise à établir des standards clairs pour éviter toute influence indue sur les décisions réglementaires. « Nous devons veiller à ce que nos décisions soient guidées exclusivement par les meilleures pratiques réglementaires et non par des intérêts particuliers », souligne-t-on du côté de la commission.
Cependant, tous ne sont pas convaincus que la suspension des hospitalités suffira à résoudre les problèmes sous-jacents. Certains critiques affirment que cette mesure pourrait être plus symbolique que substantielle. Ils soulignent que sans une réforme structurelle plus profonde, l’incitation à maintenir des relations trop amicales pourrait persister.
L’industrie des paris en Australie est un secteur très lucratif, générant des milliards de dollars par an. Les entreprises de paris cherchent naturellement à influencer les régulateurs pour assurer un environnement favorable à leurs opérations. Le défi pour la NTRWC est de maintenir un équilibre entre soutenir un secteur économique important et prévenir les abus de pouvoir.
Malgré les critiques, certains experts du secteur voient la suspension comme un pas dans la bonne direction. Ils estiment qu’elle pourrait être le catalyseur de changements plus larges, potentiellement bénéfiques à long terme pour l’industrie. « Une régulation équitable et transparente est dans l’intérêt de tous, y compris des opérateurs eux-mêmes », font-ils valoir.
En parallèle, la commission envisage des formations supplémentaires pour ses membres, afin de renforcer leur compréhension des conflits d’intérêts potentiels et de s’assurer qu’ils disposent des outils nécessaires pour naviguer dans ces relations complexes. Cette initiative pourrait inclure des ateliers sur l’éthique et la gouvernance, ainsi que l’élaboration de lignes directrices pour clarifier les attentes.
L’Australie n’est pas seule dans sa quête de régulation renforcée. Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les régulateurs ont intensifié leurs efforts pour limiter l’influence des grandes entreprises sur les décisions réglementaires. Cette tendance reflète une prise de conscience croissante des risques associés à une proximité excessive entre régulateurs et industries.
Enfin, certains acteurs suggèrent que pour véritablement rompre avec les pratiques du passé, il pourrait être nécessaire de revoir la structure même de la NTRWC. Cela pourrait inclure la nomination de nouveaux membres, issus de secteurs variés, pour apporter des perspectives différentes et rafraîchir l’approche réglementaire.
Si la suspenduion des hospitalités est un pas vers une meilleure gouvernance, le chemin reste long pour garantir une régulation entièrement indépendante et transparente. L’évolution des réglementations sera sans doute scrutée de près par d’autres pays, alors que le secteur évolue dans un cadre de plus en plus globalisé.
Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.