Le 5 septembre 2025, la Chambre des représentants de Thaïlande a élu Anutin Charnvirakul, leader du parti Bhumjaithai, comme 32ème Premier Ministre du pays. Ce vote a mis fin à plusieurs semaines d’incertitude politique après le limogeage de Paetongtarn Shinawatra. Connu pour son opposition résolue à la législation sur les casinos, Anutin a obtenu 311 voix sur 490, surpassant le candidat du parti Pheu Thai.
Cette nomination intervient à un moment crucial pour la Thaïlande, un pays qui a longtemps débattu de la légalisation des casinos comme moyen de stimuler l’économie et de concurrencer ses voisins en Asie du Sud-Est. Alors que certains considèrent l’ouverture de casinos comme un moyen de booster le tourisme et de générer des revenus fiscaux significatifs, Anutin reste sceptique quant aux bénéfices réels de cette industrie.
Dans un contexte où plusieurs pays de la région, comme le Cambodge et le Vietnam, ont déjà légalisé les casinos et attirent ainsi des touristes internationaux, la position d’Anutin pourrait freiner les efforts pour moderniser et diversifier l’économie thaïlandaise. « Il faut penser aux conséquences sociales et culturelles, » laisse-t-il entendre, soulignant les risques de dépendance et les impacts sociaux négatifs que l’introduction des jeux d’argent pourrait avoir.
Cependant, il est important de noter que l’opposition aux casinos n’est pas universelle en Thaïlande. De nombreux responsables économiques et entrepreneurs soutiennent qu’autoriser les casinos pourrait créer des milliers d’emplois et attirer des investissements étrangers. « Nous perdons des opportunités économiques chaque année, » affirment certains experts, soulignant que de nombreux Thaïlandais se rendent déjà dans les casinos à l’étranger, privant ainsi l’économie locale de potentiels revenus.
Anutin devra naviguer dans ces eaux politiques complexes, équilibrant la croissance économique avec les préoccupations sociales. Sa position contre les casinos pourrait également être influencée par la structure démographique de son électorat, traditionnellement plus conservateur et rural, où les valeurs culturelles ont un poids important.
L’incertitude politique en Thaïlande ces dernières années a compliqué la mise en œuvre de réformes économiques. Avec Anutin à la tête du gouvernement, l’accent pourrait être mis sur d’autres secteurs économiques, comme l’agriculture durable et le tourisme écologique, domaines dans lesquels le parti Bhumjaithai a historiquement investi.
D’un autre côté, les entreprises de l’industrie du jeu pourraient continuer de faire pression pour des changements législatifs, arguant que la régulation et la taxation des jeux de hasard pourraient financer des programmes sociaux et éducatifs. La question reste donc ouverte : la Thaïlande choisira-t-elle de capitaliser sur une industrie déjà florissante dans la région, ou préfèrera-t-elle suivre une voie plus prudente et traditionnelle ?
La prochaine étape pour Anutin sera de former un gouvernement stable capable de répondre aux défis économiques et sociaux, tout en maintenant la confiance du peuple thaïlandais. Les yeux du monde entier, notamment des investisseurs internationaux, sont tournés vers Bangkok pour voir quelle direction prendra le pays sous cette nouvelle direction.
En résumé, la nomination d’Anutin Charnvirakul comme Premier Ministre marque un tournant décisif pour la Thaïlande. Sa position ferme contre l’ouverture des casinos pourrait influencer non seulement le paysage économique mais aussi les alliances politiques internes et externes. Bien que certains saluent ce choix comme un retour aux valeurs traditionnelles, d’autres craignent que cela n’empêche la Thaïlande de tirer parti des opportunités économiques offertes par l’industrie du jeu. Le temps nous dira si Anutin saura naviguer avec succès sur les eaux souvent tumultueuses de la politique thaïlandaise.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.