Le 13 novembre, une coalition de plus de 40 sénateurs canadiens a officiellement exhorté le Premier ministre Mark Carney à instaurer une interdiction nationale de toutes les publicités pour les paris sportifs. Dans une lettre rédigée par les sénateurs Marty Deacon et Percy Downe, ces publicités sont présentées comme une préoccupation de santé publique touchant les Canadiens de tous âges.
La popularité croissante des paris sportifs au Canada a suscité des inquiétudes concernant l’impact de la publicité sur les comportements des consommateurs, en particulier parmi les jeunes et les personnes vulnérables. Selon les sénateurs, les messages publicitaires omniprésents pourraient encourager des habitudes de jeu problématiques, augmentant le risque de dépendance au jeu. « Nous devons protéger nos communautés contre les effets nuisibles de la publicité agressive sur les paris sportifs, qui cible souvent ceux qui sont les moins capables de gérer les risques associés », affirment-ils dans leur lettre.
Depuis la légalisation des paris sportifs en ligne au Canada, de nombreuses entreprises du secteur ont investi massivement dans la publicité pour attirer de nouveaux clients. Cela a conduit à une augmentation significative des dépenses publicitaires, qui, selon certains analystes, pourrait continuer à croître si des mesures ne sont pas prises. L’industrie du jeu, qui génère des milliards de dollars chaque année, soutient que la publicité est cruciale pour sa croissance et son succès économique.
Cependant, le débat autour de la publicité pour les paris sportifs n’est pas nouveau. Dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni et l’Australie, des restrictions similaires ont été mises en place pour limiter l’exposition excessive des consommateurs, en particulier pendant les heures où les enfants sont susceptibles de regarder la télévision. Ces mesures visent à réduire l’impact négatif potentiel de tels messages sur les jeunes générations.
Les opposants à l’interdiction totale soutiennent que l’éducation et la sensibilisation sont des moyens plus efficaces de lutter contre la dépendance au jeu. Ils soulignent que, sans publicité, il pourrait être plus difficile pour les consommateurs de distinguer les opérateurs légaux des sites de paris illégaux, ce qui pourrait exacerber le problème de la sécurité en ligne. « Nous devons trouver un équilibre entre protection des consommateurs et croissance économique », argumentent-ils.
Dans le contexte économique actuel, où le gouvernement canadien cherche à stimuler la croissance dans divers secteurs, l’industrie du jeu représente une opportunité lucrative. Toutefois, cela ne doit pas se faire au détriment de la santé publique. Les sénateurs préconisent non seulement une interdiction des publicités, mais aussi des investissements dans la recherche et l’éducation sur les risques liés aux jeux d’argent.
D’autres voix du secteur soulignent l’importance de pratiques de jeu responsables et de la promotion de ressources pour ceux qui pourraient avoir besoin d’aide. Les campagnes de sensibilisation, disent-ils, devraient être renforcées pour accompagner toute interdiction publicitaire afin de garantir que les joueurs soient conscients des dangers potentiels et sachent où chercher de l’aide.
En novembre 2025, le marché canadien des jeux d’argent en ligne est en pleine expansion, alimenté par des investissements technologiques et un intérêt croissant du public. Les analystes prédisent que cette tendance ne fera que s’accentuer, ce qui pourrait rendre la question de la régulation de la publicité encore plus pressante.
Enfin, le débat sur l’interdiction de la publicité pour les paris sportifs au Canada illustre les tensions entre croissance économique et santé publique. Alors que certains voient dans cette interdiction une nécessité pour protéger les Canadiens, d’autres craignent qu’elle ne freine l’innovation et la compétitivité d’un secteur en pleine expansion. La décision finale du gouvernement pourrait définir la direction future non seulement pour l’industrie du jeu, mais aussi pour la régulation publicitaire à travers le pays.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.