Le 23 octobre 2025, Kjerulf Ainsworth a lancé une offre partielle pour acquérir Ainsworth Game Technology (AGT), une étape stratégique visant à entraver les efforts de Novomatic AG de privatiser le fabricant australien de jeux. Cette annonce, dévoilée dans des documents déposés auprès de l’Australian Securities Exchange (ASX), marque un tournant significatif dans la lutte pour le contrôle de l’entreprise fondée par son père, Len Ainsworth. L’initiative de Kjerulf, motivée par la volonté de préserver l’héritage familial et l’indépendance de l’entreprise, pourrait bouleverser les plans de Novomatic, qui détient déjà une part substantielle du capital de l’entreprise.
AGT, connu pour ses machines à sous innovantes et ses technologies de jeu de pointe, est un acteur important sur le marché des casinos. La volonté de Kjerulf de maintenir l’entreprise publique repose sur la conviction que cela assurera une croissance durable et protégera les emplois en Australie. « Nous devons garder le contrôle de notre destin et continuer à innover sur nos propres termes », exprime-t-il avec détermination.
La proposition de Kjerulf intervient à un moment où l’industrie du jeu est en pleine mutation, avec une concurrence accrue et une réglementation de plus en plus stricte. Les entreprises cherchent à se consolider pour rester compétitives, et la stratégie de Novomatic visant à privatiser AGT s’inscrit dans cette dynamique globale. En prenant le contrôle total de AGT, Novomatic espère renforcer sa position sur le marché international des jeux, un secteur évalué à des milliards de dollars.
Cependant, l’offre de Kjerulf pourrait rencontrer des obstacles. D’une part, il doit convaincre suffisamment d’actionnaires de ses intentions pour bloquer les plans de Novomatic. D’autre part, certains analystes du secteur estiment que le fait de rester public pourrait limiter la capacité d’AGT à investir dans de nouvelles technologies et à rivaliser avec les grandes multinationales. « Les défis de l’avenir nécessitent des ressources substantielles et une vision audacieuse », soulignent-ils, suggérant que la privatisation pourrait offrir plus de flexibilité et de capital pour des investissements stratégiques.
En réponse à l’initiative de Kjerulf, Novomatic pourrait intensifier ses efforts pour sécuriser une acquisition complète, une démarche qui pourrait inclure une révision de son offre ou des concessions pour rassurer les actionnaires d’AGT quant à l’avenir de l’entreprise sous son égide. En effet, le géant européen du jeu a déjà démontré sa capacité à transformer des acquisitions en succès commerciaux, en intégrant efficacement les entreprises acquises dans son vaste réseau.
Cette bataille pour le contrôle d’AGT intervient alors que le marché mondial du jeu fait face à des bouleversements majeurs, notamment l’essor des jeux en ligne et des casinos numériques. Ces changements exigent des entreprises qu’elles soient plus agiles et innovantes que jamais. Pour AGT, conserver son statut public pourrait permettre une plus grande transparence et une meilleure capacité d’adaptation dans cet environnement en évolution rapide.
Néanmoins, l’issue de cette lutte reste incertaine. Alors que Kjerulf cherche à aligner ses intérêts avec ceux des autres actionnaires, le soutien ou l’opposition de ces derniers sera déterminant. Le sort de l’entreprise pourrait bien dépendre de la capacité de Kjerulf à articuler une vision claire et convaincante qui résonne avec l’ensemble des parties prenantes.
Dans cette situation dynamique, il est essentiel de considérer les implications à long terme pour Ainsworth Game Technology. Que l’entreprise continue son parcours en tant que société publique ou qu’elle devienne une filiale de Novomatic, l’impact sur l’innovation, l’emploi et la position de marché sera significatif. Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer non seulement l’avenir de l’entreprise, mais aussi celui de l’industrie du jeu australienne dans son ensemble.
En attendant, les investisseurs et les observateurs du secteur surveillent de près chaque mouvement dans cette saga complexe, conscients que le résultat pourrait également influencer d’autres transactions similaires dans le monde du jeu. Le défi pour Kjerulf Ainsworth reste de prouver que garder AGT public est non seulement possible, mais aussi la meilleure option pour tous les acteurs concernés.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.