Le 7 octobre 2025, la Cour Suprême des États-Unis a choisi de ne pas intervenir dans l’affaire Maverick Gaming contre les États-Unis et l’État de Washington, laissant ainsi intacte la décision de la Cour d’appel du neuvième circuit. Cette décision renforce les lois sur le jeu tribal de l’État de Washington, établies sous l’Indian Gaming Regulatory Act (IGRA), un cadre qui joue un rôle central dans l’économie et le paysage juridique de l’État depuis longtemps.
En 1988, l’Indian Gaming Regulatory Act a été adopté par le Congrès américain afin de fournir un cadre législatif pour la régulation des jeux de casino sur les terres tribales. Cette loi a permis aux tribus amérindiennes de développer leurs activités de jeu, souvent considérées comme un moyen crucial de développement économique et d’autonomie. Washington, État ayant un nombre significatif de tribus reconnues, s’appuie sur ce cadre pour organiser et réguler les activités de jeu.
Pour Maverick Gaming, une entreprise de jeux basée à Kirkland, dans l’État de Washington, cette décision représente un revers significatif. L’entreprise avait contesté les lois restrictives qui, selon elle, donnait un avantage injuste aux casinos tribaux. Maverick Gaming espérait que l’intervention de la Cour Suprême conduirait à une réévaluation de ces lois. L’entreprise soutenait que ces règles limitaient la concurrence et entravaient sa capacité à croître sur le marché local.
« Notre objectif est de garantir une égalité des chances pour tous les acteurs du marché », avait déclaré un représentant de Maverick Gaming, suggérant que les lois actuelles désavantagent les entreprises de jeux commerciales non tribales.
En revanche, pour les nations tribales, la décision de la Cour Suprême est une victoire majeure. Elles considèrent les lois actuelles comme essentielles à la préservation de leur souveraineté et de leur capacité à générer des revenus pour leurs communautés. Les jeux de casino, pour beaucoup de tribus, sont devenus une source essentielle de financement pour les programmes sociaux, éducatifs et de santé publique.
Cette décision intervient à un moment où le paysage des jeux aux États-Unis connaît des changements rapides, notamment avec l’expansion des paris sportifs et des jeux en ligne. Alors que certains États s’ouvrent à de nouvelles formes de jeu pour stimuler la croissance économique, Washington reste prudent, en partie à cause des accords préexistants avec les tribus. Ces accords, souvent appelés « compacts », régissent la manière dont les jeux sont exploités sur les terres tribales et ont été conçus pour protéger les intérêts des nations autochtones.
Les défenseurs du cadre actuel soutiennent que la réglementation tribale a permis non seulement de préserver les droits des tribus mais aussi de maintenir une stabilité dans l’industrie du jeu de l’État. « Ce système a prouvé son efficacité pour équilibrer les intérêts économiques de l’État avec le respect des droits tribaux », disent certains experts en matière de régulation des jeux.
Cependant, les partisans de Maverick Gaming et d’autres acteurs commerciaux continuent d’exprimer leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme un marché inégal. Ils arguent que l’ouverture des marchés pourrait amener une compétition bénéfique et générer davantage de revenus pour l’État. La question reste de savoir comment équilibrer ces intérêts divergents sans compromettre les acquis socio-économiques des tribus.
En fin de compte, la décision de la Cour Suprême de ne pas intervenir laisse la situation inchangée pour le moment, mais elle souligne l’importance continue du débat sur la régulation des jeux aux États-Unis. Alors que certaines voix s’élèvent pour réclamer une réforme, d’autres rappellent que les lois actuelles ont permis de créer un secteur prospère qui respecte les droits des peuples autochtones.
L’économie de l’État de Washington, en grande partie soutenue par les recettes des jeux tribaux, reste ainsi stable malgré les pressions pour la réforme. Les tribus continueront à tirer profit de leurs activités de jeu, renforçant leur rôle sur la scène économique de l’État. Pour Maverick Gaming et d’autres entreprises similaires, le défi reste entier : naviguer dans un cadre juridique complexe tout en cherchant des opportunités de croissance.
Le débat reste ouvert, et il est certain que dans les années à venir, les discussions sur la régulation des jeux continueront d’évoluer au fur et à mesure que les pressions économiques et politiques se feront sentir.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.