En septembre 2025, le comité de gouvernance et d’administration du Parlement néo-zélandais a entamé l’audition des soumissions orales concernant le projet de loi sur les casinos en ligne. Les opposants à ce projet de loi ont rapidement fait entendre leurs préoccupations, avertissant des risques sérieux liés à la levée de l’interdiction actuelle de la publicité pour le jeu.
Les critiques ont exprimé une vive inquiétude quant à l’impact potentiel de cette mesure sur le public. En permettant la publicité pour les casinos en ligne, il y a une crainte que les citoyens soient submergés par une avalanche de promotions de jeux d’argent. Actuellement, les machines à sous (ou « pokies ») financent une variété d’organisations communautaires grâce aux fonds qu’elles génèrent. L’introduction de la publicité pour les casinos en ligne pourrait détourner une partie de ces fonds en attirant les joueurs vers des plateformes numériques, affaiblissant ainsi les ressources disponibles pour les initiatives locales.
Un critique du projet de loi a noté que l’ouverture au marché de la publicité des casinos pourrait créer une culture du jeu problématique, surtout dans les communautés vulnérables. Il a déclaré, à juste titre, que la protection des citoyens contre les effets négatifs du jeu doit rester une priorité. Pour ces détracteurs, la régulation actuelle offre un « pare-feu nécessaire » contre les excès potentiels des jeux d’argent en ligne.
D’un point de vue économique, certains partisans du projet de loi ont souligné les bénéfices possibles pour l’économie nationale. Ils estiment que la légalisation et la taxation des casinos en ligne pourraient générer des revenus considérables pour le gouvernement. En effet, ces nouveaux fonds pourraient être réinjectés dans des programmes sociaux et des infrastructures publiques. Un défenseur du projet a mentionné que la modernisation des lois sur le jeu, pour inclure des plateformes numériques, ne ferait que refléter les réalités actuelles de l’ère numérique. « Nous ne pouvons pas ignorer le potentiel économique des jeux en ligne, » disait-il.
Cependant, l’argument des répercussions culturelles et sociales reste fort. En Nouvelle-Zélande, les jeux d’argent sont déjà un sujet de débat, avec des discussions sur leur rôle au sein de la société et leurs conséquences sur la santé mentale. Les opposants au projet de loi rappellent que, dans d’autres pays, l’augmentation de la publicité pour les jeux d’argent a souvent été suivie par une montée des problèmes liés au jeu, comme l’endettement personnel et les tensions familiales.
Il existe également une inquiétude quant à l’efficacité des régulations proposées pour contrôler cette publicité. Seront-elles suffisamment strictes pour protéger les plus vulnérables ? Les enfants et les adolescents pourraient être exposés à des publicités séduisantes qui présentent le jeu sous un jour attrayant, sans mentionner les risques associés. Les critiques soutiennent que les mesures de protection devraient être renforcées avant qu’un tel projet de loi ne puisse être adopté.
En revanche, un argument en faveur de la réforme législative est que les joueurs néo-zélandais ont déjà accès à des plateformes de jeu en ligne internationales, souvent sans la protection d’une régulation nationale. Réguler le marché domestique pourrait offrir un cadre plus sûr pour les citoyens, avec des règles claires et des protections légales en place.
Dans le contexte global, l’industrie du jeu continue de croître à un rythme soutenu, alimentée par l’expansion de l’accès internet et la popularité des smartphones. Les experts du secteur estiment que les jeux d’argent en ligne représenteront une part de marché encore plus importante dans les années à venir. Cette croissance pose la question de savoir comment les gouvernements peuvent équilibrer l’innovation économique avec la responsabilité sociale.
En conclusion, le projet de loi sur les casinos en ligne en Nouvelle-Zélande représente un carrefour critique entre innovation économique et responsabilité sociale. Les débats en cours soulignent la nécessité de trouver un équilibre qui protège les citoyens tout en permettant à l’économie de bénéficier des avancées technologiques. Le gouvernement néo-zélandais devra peser attentivement les arguments de chaque côté pour déterminer la voie à suivre. L’avenir des jeux d’argent en ligne dans le pays dépendra de cette délicate balance entre opportunité économique et protection des consommateurs.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.