Le 22 octobre 2025, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam (VCCI) a soumis une proposition au ministère des Finances visant à augmenter considérablement le plafond de paris quotidiens sur le football international, les courses de chevaux et les courses de lévriers. Cette démarche a pour objectif d’améliorer la compétitivité des opérateurs agréés dans le pays et de s’attaquer à la problématique croissante du jeu illégal.
En effet, le marché des jeux d’argent vietnamiens est confronté à une concurrence croissante de la part d’opérateurs illégaux qui attirent les parieurs avec la promesse de gains plus élevés sans les restrictions de plafonds. Le VCCI estime qu’en augmentant les limites de mise, le gouvernement pourrait rediriger une partie de ce flux vers les opérateurs légitimes. Cela pourrait non seulement augmenter les recettes fiscales de l’État mais aussi offrir un cadre plus sûr aux parieurs.
Par exemple, le plafond actuel sur les paris sportifs, qui est fixé à un montant relativement bas, ne répond pas aux attentes des joueurs qui cherchent à placer des mises plus importantes. Selon des analyses internes, ajuster ces plafonds à des niveaux plus compétitifs pourrait réduire l’écart avec les plateformes non réglementées, qui jusqu’à présent ont prospéré en contournant les règles en place. La proposition de la Chambre suggère également l’instauration de systèmes de vérification plus stricts pour garantir que les augmentations de plafonds ne provoquent pas d’excès chez les parieurs.
Un porte-parole a insinué que l’enjeu était crucial : « Nous devons agir, sinon le secteur légal des paris continuera de perdre des parts de marché au profit des acteurs illégaux. » Cette déclaration met en lumière la nécessité d’une réaction rapide pour protéger le marché régulé et ses utilisateurs.
Toutefois, cette proposition n’est pas universellement acceptée. Certains économistes avertissent que l’augmentation des limites de paris pourrait inciter à des comportements de jeu excessifs, augmentant le risque d’addiction et de détresse financière parmi les joueurs. Ils soulignent que, même si les plafonds plus élevés pourraient décourager certains parieurs de se tourner vers des opérateurs illégaux, cela pourrait également rendre les jeux d’argent plus accessibles et donc potentiellement plus dangereux pour certains segments de la population.
De plus, une telle mesure nécessiterait une surveillance accrue et une régulation stricte pour éviter des abus. Le Vietnam a déjà pris des mesures pour réguler le secteur des jeux d’argent, mais la mise en application de nouvelles règles pourrait s’avérer complexe et coûteuse.
Les opposants à la proposition du VCCI suggèrent de se concentrer davantage sur l’éducation et la sensibilisation aux dangers du jeu plutôt que d’augmenter les plafonds, arguant que des approches préventives pourraient offrir une solution plus durable au problème du jeu illégal.
En parallèle, il est utile de noter que plusieurs pays voisins du Vietnam ont déjà revu leurs propres politiques de jeu, ce qui pourrait influencer la décision du gouvernement vietnamien. Par exemple, Singapour et la Malaisie ont récemment ajusté leurs réglementations pour renforcer leur marché intérieur et réduire l’impact des opérations illégales. Ces initiatives ont permis d’observer une certaine amélioration en termes de revenus et de sécurité des joueurs, bien qu’elles n’aient pas totalement éradiqué le marché noir.
Dans ce contexte, le ministère des Finances se trouve à un carrefour décisif. Il doit peser les avantages économiques potentiels découlant d’une augmentation des plafonds de mise contre les risques sociaux et éthiques associés à une telle mesure. Les discussions en cours restent ouvertes et il est probable que des consultations publiques seront organisées pour évaluer l’opinion générale sur ce sujet sensible.
Pour l’heure, la proposition du VCCI a indéniablement lancé un débat crucial sur l’avenir du marché légal des jeux d’argent au Vietnam. Quel que soit le chemin choisi, il est essentiel que les décisions prises tiennent compte des implications à long terme pour toutes les parties prenantes dans ce secteur dynamique et en constante évolution.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.