Rejet du projet de loi sur les casinos en Thaïlande pour des raisons de sécurité et sociales

Le 25 septembre 2025, le Sénat thaïlandais a rejeté officiellement un projet de loi controversé qui aurait permis la création de complexes de divertissement intégrés avec des casinos. Ce projet de loi avait été proposé initialement sous le gouvernement de l’ancien Premier ministre Paetongtarn Shinawatra. Il a suscité de fortes résistances en raison de son potentiel à déstabiliser la société thaïlandaise, son économie et sa sécurité nationale. Le projet a été soumis à un examen minutieux par une commission spéciale, mais ses opposants ont maintenu que les risques l’emportaient sur les bénéfices économiques attendus.

L’objectif principal de cette proposition était de stimuler le tourisme et d’augmenter les recettes fiscales en s’appuyant sur le modèle des complexes intégrés, tels que ceux de Singapour et de Macao. Cependant, certains sénateurs ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impact social des casinos, craignant une augmentation de la criminalité et des problèmes liés à la dépendance au jeu. D’après les critiques, « la Thaïlande ne peut pas se permettre de sacrifier son tissu social pour un gain économique incertain. » Le débat a également soulevé des questions sur la capacité du gouvernement à réguler efficacement une industrie du jeu en pleine expansion.

En parallèle, certains partisans du projet ont mis en avant le potentiel de création d’emplois et de modernisation des infrastructures. Ils ont souligné que d’autres pays de la région, comme le Cambodge et les Philippines, connaissent un succès notable avec leurs propres industries de casinos. Selon eux, la Thaïlande risque de se laisser distancer en matière de compétitivité régionale si elle ne réagit pas rapidement. « Nous avons l’opportunité de devenir une destination touristique de premier plan en Asie, » ont-ils fait valoir, insistant sur le fait que des réglementations strictes pourraient mitiger les risques identifiés.

La question de la moralité a également fortement imprégné le débat. Certains législateurs ont fait valoir que l’introduction des casinos pourrait nuire aux valeurs culturelles thaïlandaises et à l’image du pays en tant que terre de paix et de spiritualité. Ce point de vue a trouvé écho chez une partie significative du public, souvent conservateur sur ces questions. En réponse à ces préoccupations, la proposition envisageait d’établir des zones réglementées et de réserver l’accès principalement aux touristes étrangers, une mesure qui n’a pas suffi à apaiser les critiques.

En dépit de ce rejet, le secteur économique du pays continue d’évoluer. La Thaïlande cherche toujours des moyens d’attirer davantage de visiteurs internationaux et de diversifier son économie. Les analystes prédisent que d’autres formes de divertissement et d’investissement pourraient être explorées, telles que des parcs d’attractions thématiques ou des événements culturels de grande envergure. Certains experts suggèrent même que la décision actuelle pourrait être revisitée si des preuves tangibles de succès apparaissent dans d’autres pays appliquant des modèles similaires avec succès.

Il est également important de noter que ce rejet intervient à un moment où les opinions publiques sur le jeu changent dans de nombreuses régions du monde, avec un nombre croissant de juridictions examinant des réglementations de plus en plus souples. Cependant, la Thaïlande a choisi pour le moment de rester prudente, privilégiant la stabilité sociale à court terme sur des perspectives économiques incertaines à long terme.

Enfin, certains voient dans ce rejet une opportunité pour le gouvernement de concentrer ses efforts sur d’autres secteurs porteurs, tels que la technologie ou les énergies renouvelables. « Il est peut-être temps de regarder au-delà des solutions faciles et de penser à des stratégies de développement durable, » ont suggéré certains analystes industriels. En définitive, la décision du Sénat souligne les défis complexes auxquels la Thaïlande est confrontée alors qu’elle cherche à équilibrer développement économique et préservation de ses valeurs traditionnelles.