Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a proposé une taxe locale de 10,25 % sur les revenus bruts ajustés des paris sportifs dans le cadre de son budget municipal de 2026. Cette nouvelle mesure vise à générer environ 26 millions de dollars par an et à contribuer à combler le déficit budgétaire de 1,15 milliard de dollars de la ville, tout cela sans augmenter les impôts fonciers. Faisant partie du budget de 16,6 milliards de dollars intitulé « Protéger le budget de Chicago », cette proposition prendrait effet à partir de l’année fiscale 2026. En mettant en place cette taxe, le maire Johnson espère renforcer la stabilité financière de Chicago tout en préservant les résidents des augmentations fiscales directes.
La décision de cibler les recettes des paris sportifs reflète un choix stratégique de la part de l’administration, visant à profiter de l’essor de l’industrie des jeux d’argent aux États-Unis. Depuis que la Cour suprême a permis aux États de légaliser les paris sportifs en 2018, le marché a connu une croissance exponentielle. Les experts du secteur estiment que les paris sportifs pourraient atteindre une valeur de 144 milliards de dollars à l’échelle nationale d’ici 2026. En embrassant cette tendance, Chicago pourrait non seulement combler ses lacunes budgétaires, mais aussi devenir un acteur clé sur cette scène économique en pleine expansion.
La proposition fait toutefois face à ses défis. Certains analystes s’interrogent sur l’impact potentiel de cette taxe sur les opérateurs de paris locaux. « L’introduction d’une taxe locale pourrait réduire considérablement les marges bénéficiaires des opérateurs », ont averti certains experts du secteur. En effet, ces entreprises doivent déjà composer avec des taxes étatiques et fédérales, et une nouvelle taxe locale pourrait influencer leurs décisions d’affaires, telles que l’expansion ou le maintien de leurs opérations à Chicago.
Cependant, les défenseurs de cette taxe affirment qu’elle pourrait stabiliser les finances de la ville tout en distribuant équitablement la charge fiscale. Avec une fiscalité équilibrée, les résidents pourraient bénéficier de services publics mieux financés sans subir de hausses d’impôts directs. Cette approche pourrait également envoyer un signal aux résidents et entreprises que la ville explore des moyens innovants pour garantir une croissance économique durable tout en protégeant les intérêts des contribuables.
D’autres villes aux États-Unis ont déjà mis en œuvre des taxes similaires sur les paris sportifs, avec des résultats mitigés. Par exemple, New York a instauré une taxe de 10 % sur les revenus des paris sportifs, qui a contribué à financer des initiatives locales tout en stimulant la présence d’acteurs majeurs du secteur. Toutefois, certains critiques notent que ces taxes peuvent poser un défi aux opérateurs plus petits, réduisant leur compétitivité face aux géants de l’industrie.
En parallèle, l’industrie du jeu propose des solutions alternatives à la taxe, soulignant le potentiel de partenariats public-privé pour financer des projets communautaires. Ces partenariats pourraient générer des revenus tout en favorisant des investissements à long terme dans les infrastructures locales. Les représentants de l’industrie ont exprimé leur volonté de collaborer avec la ville pour développer des approches innovantes qui pourraient profiter à toutes les parties prenantes.
De plus, certains conseillers municipaux ont suggéré de diversifier les sources de revenus pour éviter une surdépendance vis-à-vis d’un secteur particulier. En explorant d’autres opportunités économiques, comme le développement de technologies vertes ou l’investissement dans l’éducation et la formation professionnelles, Chicago pourrait construire une économie plus résiliente et adaptable aux changements du marché.
Le débat autour de cette proposition de taxe souligne l’équilibre délicat que les villes doivent maintenir entre la gestion fiscale prudente et la stimulation de l’activité économique. Alors que le conseil municipal de Chicago doit encore délibérer sur cette initiative, il est clair que les décisions prises influenceront non seulement le paysage économique local, mais pourraient aussi servir de modèle pour d’autres métropoles à travers le pays.
En conclusion, la proposition de taxe de 10,25 % sur les paris sportifs au sein du budget de Chicago pour 2026 représente une démarche audacieuse visant à stabiliser les finances de la ville. Tout en s’efforçant de ne pas alourdir le fardeau fiscal des résidents, la ville cherche à tirer parti de l’essor du secteur des paris pour générer des revenus importants. Les discussions en cours détermineront si cette approche sera adoptée et comment elle pourrait façonner l’avenir économique de Chicago.

Mathieu travaille dans l’industrie du iGaming depuis plus de 6 ans en tant que rédacteur et manager, principalement sur les marchés francophones.